mercredi 6 janvier 2016

Seize

Gros nuages joufflus et coins de ciel bleu, températures au-dessus des normales, et l’humeur, par contre, qui rime avec janvier.
Je regarde le poisson rouge du Cube, qui semble tous les jours chercher la sortie de son cube à lui, tous les jours il essaie, et tous les jours ils se cogne. Il réessaiera encore demain et tous les jours d’après. Ça pourrait me rendre triste.

Je ne sais pas si je suis triste cette année. Evidemment ces derniers mois, je l’ai été, très, j’ai été très bas, très loin, très profond dans le noir.
J’ai été loin dans la peur et dans les angoisses.
Mais j’ai une Caroline qui m’écoute et me parle deux fois par semaine maintenant. Et un autre qui m’écoute et me parle moins, mais qui signe des ordonnances. Les médicaments pour aider à vivre.

Swan a eu un petit garçon. Elle n’arrive pas à l’aimer comme il faut. Ce sont des choses qui arrivent.
Parfois je la plains, parfois je lui en veux.
Quel âge aurait l’enfant aujourd’hui? Parfois j’y pense et parfois pas. Heureusement.

Cette nouvelle année ne peut pas être pire que la précédente.

Même si, en 2015 : j’ai pris l’avion et j’ai vu l’Italie.
J’ai passé Noël sur une île, seule et heureuse, presque.

Si beau, l’ocre et le bleu, le noir des roches et le bruit de la mer.
Le son de la solitude.

Ce petit lapin vivant, puis, plus loin, ce petit lapin mort.
J’ai cueilli une fleur jaune et je l’ai posée sur sa fourrure. C’était le jour de noël.
Le parfum de la solitude.

Je n’ai pas recommencé à écrire.
Ou alors je n’ai jamais arrêté.
Je ne suis pas retombée amoureuse.
Ou alors.